Association Exaequo


Lundi 4 juillet – Decize/Paris

Il est temps de quitter le Morvan, ce joli territoire de moyenne montagne qui recèle de trésors merveilleux dont une super association multi-sports nature.
C’est avec un petit pincement au cœur que je quitte Château-Chinon direction Decize puis Paris. Depuis le début de l’itinérance, je rencontre des collectifs vraiment inspirants. A chaque fois, je me dis que j’adorerais faire partie de ces groupes de personnes qui à leurs manières font évoluer les codes et (surtout) transmettent une énergie positive et dynamisante.
Ce matin, je refais le chemin inverse pour revenir à Decize, en longeant les canaux. Une petite journée à vélo, puisque je vais prendre le train pour Paris en début d’après-midi. La fatigue devient de plus en plus présente surtout après le Morvan Oxygène Expérience, des beaux souvenirs qui justifient les quelques heures de sommeil du weekend.
Ma prochaine destination est Cergy-Pontoise pour aller à la rencontre de l’association Exaequo qui propose des activités multi-sports avec comme valeurs : l’accès aux sports pour tous, le sport plaisir, le partage, la mixité et la citoyenneté.
Avant de retrouver Valérie la co-fondatrice de l’association, je profite du passage parisien pour retrouver des amis. Rouler dans Paris c’est pas toujours facile et encore plus quand on est en mode voyage à vélo…j’en ferai les frais demain matin….

Mardi 5 – Mercredi 6 juillet (Cergy Pontoise)

8h30, je commence ma longue et pas très sympathique traversée de Paris et de sa proche banlieue. J’avais oublié ce que c’était de rouler aux heures de pointe (même à vélo), il s’agit de slalomer entre les voitures, les bus, les trottinettes et les piétons, de quoi commencer la journée un peu agacée et franchement tendue. Il me faudra attendre la sortie d’Argenteuil pour relâcher la tension et retrouver un peu de nature. Mon navigateur m’indique de prendre les quais de Seine, quelle riche idée ! Je dois avouer que je ne me suis jamais aventurée aux dehors du périphérique lors de mes passages furtifs dans la capitale. J’emprunte la véloroute qui mène au mont St Michel en longeant la Seine, je découvre des coins paisibles et agréables, mais qui restent malgré tout proches du bruit et des voitures.
Il est quasiment 11h, quand je retrouve Valérie, cette matinée a été plus éreintante que de rouler 120 km entre La Rochelle et Bordeaux. Je suis bien contente de pouvoir m’amarrer à Cergy Pontoise pour 2 jours.

Aller à la rencontre des organisations est pour moi primordial, traverser un territoire me permet de commencer à appréhender sa dynamique. J’ai la chance d’être accueillie par Valérie et son mari Christophe, fin connaisseur de l’histoire de cette ville nouvelle qui a vu le jour dans les années 70. Rien de mieux pour comprendre l’organisation de la ville et sa composition urbaine.
Durant 2 jours, je vis au rythme d’Exaequo, cette association qui favorise la pratique du sport pour tous via la pratique multi-sports.
Je n’avais jamais mis les pieds à Cergy-Pontoise et n’ayant jamais vécu en périphérie d’une grande ville, je découvre les avantages et les contraintes d’être à 1h en RER de Paris (quand tout va bien…). Cergy, c’est aussi une architecture et un modèle urbain qui a été pensé pour parcourir la ville à pied ou en vélo sans être confronté aux voitures, une vision précurseur pour une ville construite dans les années 70.

Pourquoi rencontrer lassociation Exaequo ?

En attendant la sortie du podcast avec Valérie et Christophe, voici quelques éléments qui ont motivé mon choix de rencontrer l’association Exaequo :

Les valeurs :

Quand j’ai découvert l’association Exaequo (grâce à Vincent Bouchet), j’ai rapidement compris que j’avais face à moi une association un peu hors norme qui avait une autre vision du sport. Ici, il est vu comme un outil au service du lien social, de l’inclusion, de la santé. Les éducateurs, garants d’une pratique de qualité, ont à coeur de partager des valeurs d’entraide, de confiance et de bienveillance. Au fur et à mesure des années, l’association a su se développer en comprenant les besoins des habitants et en tissant un maillage dense avec les autres acteurs territoriaux. Comme me l’ont expliqué Valérie et Christophe, l’association a fait le choix depuis le début de sortir du cadre de la compétition et, petit à petit, de proposer une formule multi-sports pour petits et grands.

L’offre plurielle permet pour les enfants de travailler plus largement la motricité. Chez Morvan Oxygène, on ne cherche pas à faire des spécialistes d’un sport, l’objectif est de permettre à un enfant de savoir à la fois courir, faire du VTT, s’orienter et grimper (voir nager). C’est d’ailleurs totalement en lien avec les valeurs de la fédération UFOLEP dont Morvan Oxygène est adhérente.

L’insertion par le sport :

L’association a développé depuis plusieurs années des dispositifs pour permettre l’insertion par le sport. Comme tous les autres projets d’Exaequo, cette initiative est partie d’un besoin identifié sur le territoire. De nombreux jeunes en situation de décrochage scolaire ou en perte de repères n’avaient pas de solution pour intégrer le monde du travail. L’association a ainsi créé le parcours coordonné et le dispositif Inser’sport. Ces deux démarches permettent à des jeunes de développer leurs compétences sportives, leur confiance en eux et de retrouver la motivation pour intégrer par la suite un métier ou une formation. Pour favoriser cette dynamique, l’association prend en alternance tous les ans entre 4 et 10 éducateurs pour leur permettre d’acquérir cette première expérience souvent difficile à obtenir. Exaequo a donc un vrai rôle d’accompagnement dans l’insertion professionnelle et Valérie aimerait bien aller plus loin… la suite dans le podcast.

Le développement de nouvelles activités :

C’est un point commun que je retrouve dans plusieurs organisations rencontrées lors de cette itinérance. Cette capacité à développer des actions non pas en fonction des subventions disponibles ou des appels à projet, mais plutôt en résonance avec les envies et les besoins qui sont identifiés sur le territoire. Ce qui amène chaque salarié et alternant à être acteur de leur métier, en leur laissant cette liberté de pouvoir proposer et développer de nouvelles actions à partir du moment où elles sont en lien avec la raison d’être de l’association. Cette manière de faire avec ce qui est vivant dans l’association, permet à Exaequo de développer un projet nouveau tous les ans. Avec cette approche, les projets développés sont portés et incarnés par l’association car ils font sens par rapport à la philosophie d’Exaequo.

Jeudi 7 juillet – (Paris / Les Ardennes)

Ce matin, je quitte la région parisienne pour aller rencontrer la dernière organisation de cette itinérance. Initialement mon itinérance devait se poursuivre jusqu’au 18 juillet, mais l’accumulation de la fatigue physique et psychologique m’a amenée à faire ce choix. Pas facile de reporter la 8ème étape que je devais faire les 13 et 14 juillet.
Ici il n’est pas question d’échec, bien au contraire, je prends ça comme une victoire sur ma volonté de toujours vouloir être en action et faire. Je sais que cela peut être une force, mais je sais aussi que ça a pu, par le passé, me mener à une phase de burn out. C’est donc avec sagesse (ou juste raison) que j’ai décidé de stopper mon itinérance à vélo dans les Ardennes à l’occasion de ma dernière rencontre.